En ce début d’année 2022, avec l’appui de BVA, la Fondation The Adecco Group, Walt et le cabinet Quintet Conseil ont créé l’Observatoire de l’Alternance pour proposer un état des lieux et des axes de réflexion sur le dispositif de l’Alternance qui a connu une croissance exceptionnelle au cours des deux dernières années.

 

Pour les entreprises, le choix de l’alternance est un pari sur l’avenir plus qu’un effet d’aubaine

L’alternance apparaît, avant tout, comme un levier de GPEC et de besoins en Ressources Humaines, plus qu’une opportunité liée aux aides exceptionnelles. En effet, les entreprises n’ont pas attendu l’effet d’aubaine des aides gouvernementales pour avoir recours aux alternants. 81% des entreprises faisant appel à ce type de contrat actuellement y avaient recours déjà à l’alternance il y a plus de deux ans.

Dans les faits, le besoin en ressources humaines prime. Ainsi, 49% des entreprises déclarent avoir recours à l’alternance pour former de nouveaux salariés et ainsi les fidéliser à moyen-terme, alors qu’elles sont 35% à déclarer que cela leur permet d’embaucher tout en maîtrisant les coûts salariaux. De plus, elles sont seulement 21% à viser le bénéfice des aides exceptionnelles de l’Etat dans le cadre du plan de relance.

 

Pour les étudiants, une démarche volontariste avec pour objectifs d’être confronté au réel et de s’intégrer sur le marché de l’emploi

Malgré les contraintes importantes que constitue un contrat en alternance (charge de travail, intensité du rythme), il constitue un choix, pour une large majorité d’étudiants, plutôt qu’un passage obligé pour acquérir un diplôme ou titre professionnel. Ainsi, on apprend que 69% d’entre eux auraient pu obtenir leur diplôme sans recourir à l’alternance et que 43% le font pour acquérir une première expérience professionnelle.

Pour autant, la motivation financière est présente pour une population jeune aux revenus limités. 42% des alternants affirment que le fait de pouvoir toucher un revenu tout en continuant leurs études était une motivation.

 

 

L’accès à l’alternance, des freins différents selon les difficultés de recrutement propres à chaque secteur

Les entreprises ont pour la plupart (86%) rencontré un certain nombre de difficultés à l’embauche d’un alternant. La première des difficultés est de trouver le candidat adéquat (45%), devant la lourdeur des démarches administratives (29%).

Du côté des alternants, on retrouve, de manière symétrique, les difficultés à trouver une entreprise d’accueil (40%), devant la complexité des démarches administratives (19%). Au total, ce sont près de 8 élèves ou étudiants sur 10 (77%) qui ont rencontré une ou plusieurs difficultés lors de leurs recherches d’alternance.

 

Une intégration des alternants vécue différemment entre employeurs et principaux intéressés

La distorsion de point de vue entre entreprises d’accueil et alternants est fortement marquée pour ce qui concerne le parcours d’intégration. Les entreprises sont 62% à déclarer qu’elles prévoient de telles dispositions, alors que seuls 5% des alternants estiment avoir suivi un parcours d’intégration ou une formation spécifique.

Ainsi, un tiers des alternants a le sentiment de ne pas avoir les mêmes avantages que les autres salariés, et un alternant sur cinq a le sentiment de ne pas être pleinement intégré à son entreprise. Au-delà de ces secteurs ou entreprises, la situation reste positive pour une majorité d’alternants.

 

Les parcours en alternance, une expérience et des bénéfices élevés tant du point de vue des entreprises que des alternants

Le retour d’expérience, quel que soit la partie prenante, est excellente : 9 entreprises sur 10 et 8 alternants sur 10 sont satisfaits de leur période d’alternance. Les alternants sont même près d’un tiers à se dire « très satisfaits » de cette période.

Les jeunes formés apprécient avant tout le format école-entreprise, la bonne qualité de formation et l’acquisition de savoir-faire. De leur côté, les entreprises apprécient le renfort humain apporté par les alternants pour l’activité de l’entreprise (43%) mais aussi le rajeunissement des équipes que cela permet (43%).

 

Une insertion professionnelle confirmée malgré quelques réserves à rester dans l’entreprise pour les alternants

L’insertion des jeunes diplômés grâce à l’alternance ne fait pas l’ombre d‘un doute pour la quasi-totalité des entreprises (95%). Dans les faits, l’insertion dans l’emploi est bonne (79% des interviewés sont en poste aujourd’hui), mais les alternants ne restent pas nécessairement dans l’entreprise où ils se sont formés.

Parmi les alternants non embauchés dans leur entreprise d’accueil, 71% estiment que leur expérience en alternance a favorisé leur candidature auprès de recruteurs. L’intérêt professionnel – et professionnalisant – sur le moyen-terme est donc largement apprécié.