Depuis 2015, BVA et la Fondation April s’intéressent au profil des aidants, à leurs attentes et aux évolutions de cette communauté, en lien avec la perception, en miroir, du grand public. Cette année, BVA fait une rétrospective sur les résultats de 2015 à 2022, avec un focus sur la prise en compte sociétale des aidants, thème de la journée des aidants du 6 octobre prochain.

La thématique des aidants gagne en notoriété au fil des années

  • Peu à peu, le thème des aidants devient mieux connu : près d’un Français sur deux déclare désormais en avoir entendu parler (47%), soit une hausse de 19 points depuis 2015.
  • La perspective de devenir soi-même aidant un jour est d’ailleurs assez largement envisagée par les Français non-aidants (57%), notamment par les moins de 35 ans (71%).

Les premiers concernés peinent encore néanmoins à intégrer leur statut d’aidant

  • Si la thématique des aidants est également mieux connue par ces derniers (+30 points depuis 2015), tous ne sont pas encore familiers du terme : un aidant sur trois n’en a pas entendu parler (36%).
  • Malgré une nette progression depuis 2015 (+27 points), seul un aidant sur deux se considère comme tel (53%), soit un statut encore peu intériorisé.

Un statut d’aidant potentiellement très exigeant

  • Un rôle d’aidant occupé de manière solitaire pour certains aidants (48%), qui affirment être seuls à l’assurer de manière bénévole et régulière envers le ou les proches aidés. Une situation plus marquée cette année, et qui s’accompagne d’une absence de soutien pour plus d’un quart des aidants.
  • Une prestation d’aide qui implique un investissement temporel parfois très soutenu : un aidant sur cinq consacre au moins 20h par semaine à aider (20%).
  • Un rôle d’aidant à concilier avec une activité professionnelle : 70% des aidants sont actifs, une part en nette hausse depuis 2015 (+17 points) et qui pose la question de la prise en compte de la situation des aidants dans la sphère professionnelle.
  • Un rôle pouvant avoir une incidence négative pour les aidants, y compris sur leur propre santé : près de 3 aidants sur 10 estiment ainsi que leur situation a des effets négatifs sur leur moral, leur forme physique et la qualité de leur sommeil.

Un manque de valorisation persistant et une inclusion attendue des aidants

  • En dépit des avancées réalisées ces dernières années, le rôle d’aidant reste largement perçu comme insuffisamment valorisé par les pouvoirs publics, tant par les aidants que les non-aidants (89%). La reconnaissance sociale officielle du statut d’aidant est d’ailleurs une piste jugée « très utile » par un aidant sur deux.
  • Aidants comme non-aidants pointent un manque de prise en compte de la situation des aidants dans les différentes sphères de la société (santé, éducation, travail). En cause, le manque de formation des professionnels sur ce sujet, particulièrement souligné lorsqu’il s’agit de repérer les aidants.
  • Vers une sensibilisation citoyenne : les deux-tiers des aidants et des non-aidants (respectivement 66% et 67%) considèrent que « chacun d’entre nous » doit être sensibilisé à la thématique des aidants – bien avant une sensibilisation des différents corps.