Des attentes très fortes des Français sur les questions liées à leur pouvoir d’achat, très partiellement satisfaites

En cet automne 2022, l’inflation s’impose clairement comme la préoccupation première de nombreux Français. Parmi les différents problèmes qui se posent actuellement à la France, 48% considèrent en effet l’inflation comme prioritaire à leurs yeux.
Conséquence, les salaires, étroitement liés à l’inflation, constituent le 2ème sujet prioritaire aux yeux des Français, cités par 39% d’entre eux, devant l’insécurité (35%) et le climat et l’environnement (34%), relégués au 4ème rang.
Si les Français ont le sentiment que l’inflation est le sujet dont Emmanuel Macron et le gouvernement s’occupent le plus (cités par 40% d’entre eux), ils ne sont que 13% à penser que l’exécutif s’occupe des salaires, loin derrière les retraites (39%) ou encore le climat et l’environnement (31%). Le décalage entre leurs attentes et l’action perçue de l’exécutif apparaît donc très fort sur ce sujet.

Une gestion de la crise actuelle des carburants très largement critiquée

Plus de sept Français sur dix (71%) estiment que le gouvernement gère mal la crise actuelle des carburants (pénurie dans certaines stations-service suite au mouvement de grève de certains salariés de Total et d’ExxonMobil) dont près d’un tiers (32%) qu’il la gère même « très mal ».

Chute de la popularité du couple exécutif

Conséquence probable de cette séquence sociale difficile : la popularité du couple exécutif s’effondre. 36% seulement des Français ont une bonne opinion d’Emmanuel Macron en tant que président de la République (soit -7 points en un mois).
Parallèlement, la popularité d’Elisabeth Borne dégringole également : alors que la Première ministre est très exposée pendant cette séquence sociale, ce sont 41% des Français seulement qui déclarent avoir une bonne opinion d’elle, soit 10 points de moins qu’en septembre.

Un anniversaire en demi-teinte pour le président de la République

C’est dans ce contexte qu’Emmanuel Macron fête les 6 mois de sa réélection. Alors qu’il avait indiqué, au soir du 24 avril 2022 que « le vote des Français l’engageait » et vouloir changer radicalement de méthode, les Français n’ont clairement pas le sentiment qu’il est dans une pratique plus « horizontale » du pouvoir. Au contraire, seuls 14% d’entre eux estiment que, depuis sa réélection il y a six mois, Emmanuel Macron est plus à l’écoute des Français, contre plus d’un tiers (34%) qui estiment à l’inverse qu’il est même encore moins à l’écoute qu’avant !
Parallèlement à ce constat, l’image détaillée d’Emmanuel Macron, en baisse quasiment continue depuis sa première élection, s’érode à nouveau sur l’ensemble des indicateurs testés, depuis notre précédente mesure au printemps dernier.
Ainsi, alors que 55% des Français estimaient encore en mars dernier que le Président avait des convictions profondes (73% en avril 2018), ils ne sont plus que 49% aujourd’hui. 41% des sondés estiment « qu’il sait où il va », soit une baisse de 7 points en quelques mois.
Autre évolution notable et préjudiciable car c’était jusqu’à présent une force reconnue du Président : 41% des Français seulement estiment qu’il est « capable de prendre les décisions qui s’imposent », soit une baisse de 12 points depuis mars, juste après le début de la guerre en Ukraine et après deux ans de crise sanitaire. Les évolutions mesurées – à la baisse – sont également très fortes sur sa compétence (40%, -8 points) ou encore la capacité d’Emmanuel Macron à rassurer (27% seulement, -8 points).