Résultats mis à jour sur la base des résultats définitifs (Ministère de l’intérieur)
Décrypter l’abstention et ses raisons
- Le taux de participation est légèrement en retrait par rapport au 1er tour de 2012 (77,8% contre 79,5%).
- Parmi les 22% d’abstentionnistes, on retrouve notamment des jeunes (28% des 18-24 ans et 32% des 25-34 ans se sont abstenus), des ouvriers (31%) et des personnes à faible revenu (31%).
- Parmi les raisons évoquées pour expliquer cette abstention : celle qui est le plus souvent citée par les abstentionnistes est le fait qu’aucun des candidats ne leur convenait (45%), devant le fait qu’ils n’attendaient pas grand-chose de cette élection (36%). Troisième raison évoquée, la volonté d’exprimer un mécontentement est citée par 25% des abstentionnistes.
Sociologie des électorats
- Arrivé en tête au premier tour de l’élection, le leader d’En Marche ! a été notamment choisi par les cadres (39%) et les professions intermédiaires (30%), ainsi que par les personnes bénéficiant des plus hauts revenus (36%). Il bénéficie du vote de près d’un électeur socialiste sur deux (48%) et de près d’un électeur de François Hollande en 2012 sur deux également (46%). Il a également bénéficié du vote de 23% des sympathisants de droite et du centre (64% des sympathisants Modem, 28% des sympathisants UDI) et de 16% des personnes ayant voté pour Nicolas Sarkozy en 2012.
- Marine Le Pen réalise ses meilleurs scores chez les catégories populaires (36%) et notamment les ouvriers (43%), chez qui elle arrive très nettement en tête.
- Jean-Luc Mélenchon, pour sa part, apparaît comme le candidat des plus jeunes (27% des 18-24 ans).
- François Fillon, à l’inverse, apparaît comme le candidat des plus âgés (41% des 65 ans et plus). Il n’a par ailleurs pas réussi à rassembler sa base électorale : 71% des sympathisants LR ont voté pour lui et 59% seulement des électeurs de Nicolas Sarkozy en 2012.
- Enfin, le faible score de Benoît Hamon s’explique par une incapacité à rassembler son camp : seuls un sympathisant socialiste sur cinq (20%) et un électeur de François Hollande en 2012 sur sept (14%) ont voté pour lui. Si la majorité lui a préféré Emmanuel Macron (46%), ils ont également été plus nombreux à choisir Jean-Luc Mélenchon (27%).
Moment et leviers du choix de vote
- Notre enquête confirme la forte incertitude qui a plané sur l’élection et notamment sur la fin de la campagne : plus de la moitié des électeurs se sont décidés au cours des dernières semaines. Près du quart (22%) se sont même décidés dans les dernières 24 heures ou au dernier moment.
- Signe que Jean-Luc Mélenchon a su convaincre en cours de campagne : seuls 38% de ses électeurs déclarent avoir toujours su qu’ils allaient voter pour lui (contre 58% pour François Fillon et 73% pour Marine Le Pen). 30% de ses électeurs déclarent qu’ils voulaient initialement voter pour un autre candidat mais ont changé d’avis (contre 22% pour l’ensemble des candidats).
- Emmanuel Macron, quant à lui, a constitué un choix par défaut pour près d’un de ses électeurs sur trois (29%). Seuls 32% de ses électeurs l’ont choisi pour ses propositions politiques, contre 60% des électeurs de Marine Le Pen, 58% des électeurs de Benoît Hamon ou encore 57% des électeurs de François Fillon.
- Les sujets qui ont le plus compté dans le choix de vote des Français sont l’emploi, l’immigration, l’Europe – qui a été très présente dans cette campagne – ainsi que la lutte contre le terrorisme. Les enjeux diffèrent bien entendu selon les électorats.
L’état d’esprit des Français le 23 avril
- Notons que c’est sans grand enthousiasme que sont allés voter (ou non d’ailleurs) les Français : 39% déclarent que le qualificatif qui décrivait le mieux leur état d’esprit à l’égard de l’élection ce jour-là était « pessimiste », 38% « dégoûté » et 31% « révolté ».